C’est plus qu’un jardin secret, c’est la passion d’une vie.

Marie-Joseph Devaux est une artiste-peintre, sculptrice qui récrée avec brio la dynamique du mouvement. Qu’elle saisisse un escrimeur ou un cavalier.

Marie-Joseph Devaux ne fait pas partie des personnes qui s’annoncent avec fracas. Mais, nous avons tous remarqué cette silhouette discrète venir prendre ponctuellement sa leçon de sabre, fidèle à l’escrime qu’elle pratique depuis des lustres. Loin des pistes, Marie-Joseph cultive un autre talent : la peinture. Médaille d’or de Rome, médaille de vermeil de la Ville de Paris, elle puise son inspiration, entre autres, dans différents sports dont ceux qu’elle pratique : escrime et équitation.

Son graal à elle, c’est l’épure. Marie-Joseph cherche par une économie de lignes et de traits à retranscrire à sa manière l’influx d’un geste, la fluidité d’un mouvement, l’effort d’un muscle. « Je photographie le mouvement dans mon cerveau et je le synthétise en pensée pour le restituer sans rechercher la forme anatomique par elle-même » dit-elle. Entre l’homme et l’animal, son approche est –presque- la même. « Il faut bien connaître l’anatomie du cheval pour le bien dessiner, poursuit-elle. Entre le cavalier et le cheval, il y a une symbiose dans le dynamisme qu’il faut s’efforcer de trouver. »

« Des mouvements très différents »

Or, pratiquer les nobles arts que sont l’escrime et l’équitation est, sans aucun doute, un atout. « Cela aide beaucoup pour comprendre de l’intérieur la discipline. J’aurais un mal fou à m’inspirer du ski ou du tennis par exemple.»

Après avoir laissé son crayon se jouer des techniques de l’escrime artistique, Marie-Joseph y a trouvé d’autres motifs de réflexion artistique. « Cette escrime de spectacle offre des mouvements très différents, complémentaires de l’escrime sportive, en particulier avec l’absence de combat en ligne, le fait de se battre en tournant et des positions de main et de fer, très différentes. »

Ayant couché sur le papier Maître Bernard Delmas en train de donner sa leçon, Marie-Joseph note : « Je l’ai longtemps regardé pour trouver des caractéristiques aussi bien sur son visage que dans sa pédagogie. Dans son rapport à l’élève, je trouve qu’il y a une grande réserve, une écoute. C’est ce que j’ai voulu restituer… »
Désormais quand vous entrerez en piste, vous devrez faire attention. Sur son petit carnet, Marie-Joseph est, peut-être, en train d’immortaliser vos mouvements.

François Cardinali

Marie-Joseph Devaux préside aussi l’Amicale des amateurs d’art.