Dans une salle d’armes baignée de chaleur humaine et de respect, le Cercle militaire a salué Bernard Delmas, le jeudi 19 juin 2025. Après 30 ans au service des escrimeurs et escrimeuses, le maître d’armes tire sa révérence. Retour sur une soirée inoubliable marquée par l’émotion, les hommages officiels et la reconnaissance d’une communauté soudée.
Arrivé il y a trente ans au Cercle militaire, BernardDelmas était alors un jeune maître, tout juste diplômé. Il n’a depuis cessé de se dévouer corps et âme à la salle d’armes. À travers des leçons individuelles dispensées sans compter ses heures, au fleuret, à l’épée comme au sabre, il a accompagné des générations d’escrimeurs, débutants comme confirmés.
Des hommages officiels et une émotion partagée
La cérémonie d’hier soir a pris une dimension solennelle lorsque Madame Jeanne D’Hautserre, maire du 8e arrondissement, a salué le parcours exemplaire du maître Delmas et lui a remis la médaille du 8e arrondissement, sous les applaudissements nourris de l’assemblée.
Gilbert Ginsburger, président d’honneur de la salle, a évoqué avec émotion trois décennies d’amitié et de collaboration, tandis que le président du club,le général Bernard Aussedat a rappelé que c’est grâce à Bernard Delmas qu’il avait retrouvé le goût des pistes, jusqu’à inscrire son nom au palmarès des championnats mondiaux vétérans.
Des lames qui chantent le respect
Quand est venu le tour du maître Bernard Delmas, il est resté fidèle à lui-même : simple, modeste, mais visiblement touché par cet hommage collectif. Il a rappelé son engagement, celui d’un militaire au service de la salle d’armes.
Le moment le plus fort fut sans doute lorsque la centaine de membres présents – actuels et anciens, parfois venus de loin pour l’occasion – se sont rassemblés autour de lui pour un salut collectif. Un tintement d’armes a résonné, vibrant hommage au maître respecté et à l’homme éminemment apprécié.
Un dernier toast pour un maître respecté de tous
La soirée s’est poursuivie autour d’un buffet et de coupes de champagne. Si aucune lame ne s’est croisée lors de cette soirée, l’esprit de l’escrime – respect, honneur, camaraderie – était plus présent que jamais. Les rires et les marques d’affection ont témoigné de l’attachement profond des membres à celui qui, trente ans durant, a fait vivre et briller la salle du Cercle militaire.
Honneur aux armes, respect au maître : merci, Maître Delmas.
Il n’y a pas d’âge pour commencer, ou reprendre l’escrime.
Vous êtes nombreuses et nombreux à vouloir reprendre l’escrime après quelques années d’arrêt ou parce que vous avez conservé un bon souvenir d’une initiation scolaire.
Notre organisation autour de la leçon individuelle vous assure une progression à votre rythme: il faut y consacrer du temps! Comme toute nouvelle activité, il est de coutume de dire qu’une seule séance par semaine vous garantit un maintien du niveau. 2 fois dans la semaine et vous êtes en progression. 3 séances vous rapprochent de la performance!
Les maîtres souhaitent donc vous voir au plastron entre 2 et 3 fois par semaine. La régularité est la clef du succès. Une fois en début et une fois en fin de semaine, au minimum…
Avant de retrouver les pistes, la leçon permet d’acquérir ou réacquérir les habilités techniques pour gagner en autonomie, et d’améliorer votre condition physique.
Après 2 à 3 mois de leçons, les maîtres vous accompagnent vers vos premiers assauts.
Concrètement, comment se passe un entrainement d’escrime ?
Une fois sorti des vestiaires, vous vous échauffez aux machines puis vous vous exercez aux fondamentaux (déplacements d’escrime).
La leçon durera 15 min pour répéter les positions et techniques de base puis de plus en plus complexes. Pourquoi pas plus longtemps? Car au-delà, il y a un effet de saturation et la leçon n’est plus bénéfique.
Ensuite, c’est renforcement musculaire, étirements puis la douche.
Vous avez passé au total entre 45 minutes et une heure. Vous pouvez dès lors retourner au bureau ou poursuivre votre soirée.
En répétant cette routine 3 fois par semaine (l’idéal), nous pourrons vous donner les bases techniques, tactiques et physiques pour vous épanouir à l’assaut en moins de 3 mois.
Et pour mon équipement d’escrime?
Pour la leçon, une tenue type T-shirt, pantalon de survêtement et chaussures de sport est largement suffisante.
Le premier élément à acquérir sera le gant. En fonction de votre progression, les maîtres vous orienteront vers un achat ciblé quand vous vous rapprocherez de l’assaut.
Je suis intéressé(e)par l’escrime, quelle démarche pour m’inscrire?
Pour une première inscription, il est nécessaire de contacter les maîtres par mail (co*****@********cm.paris) ou téléphone (07 71 01 42 80) pour convenir d’une rencontre à la salle. Ils répondront à toutes vos questions et procéderons à votre inscription.
Les portraits de la salle d’armes du cercle militaire sont une incarnation vivante de l’esprit de la salle, à travers quelques-uns de leurs membres et de leur vision de l’escrime.
La salle d’armes du Cercle militaire, fondée en 1892, est l’une des plus anciennes salles d’armes de Paris. De ses origines militaires à son statut de club d’escrime ouvert à toutes et tous. L’histoire de cette institution emblématique qui a marqué l’escrime française et parisienne se raconte ici.
L’art des armes, et particulièrement l’escrime, a toujours tenu une place de choix à Paris. Dès la fin du XIXe siècle, la capitale comptait plus d’une vingtaine de salles d’armes, dont certaines jouissaient d’une véritable importance, avec des maîtres réputés tels que Mérignac ou Pons. C’est dans ce contexte effervescent qu’est née, en 1892, notre salle d’armes.
Origines et Évolution
Initialement, la salle d’armes du Cercle militaire était l’héritière de la salle d’armes du Cercle de garnison de Paris créée en 1880. Sa première installation principale se trouvait au 49, avenue de l’Opéra, complétée par une salle annexe située à la caserne du 37, rue de Bellechasse. Cette dernière était purement militaire. L’enseignement de l’escrime était devenu obligatoire dans tous les corps de troupe après 1870. En 1873, une École militaire de gymnastique et d’escrime avait même été créée à Joinville pour former les maîtres d’armes. Des maîtres comme le Maître Auriol, installé rue de Laborde près de Saint-Augustin, ou le Maître Dodivers, qui dirigera la salle pendant 35 ans à partir de 1920, ont grandement contribué à la formation et à la renommée de l’escrime militaire.
Défis et Croissance
La salle de l’Opéra, dirigée par le maître Ringuel, accueillait des officiers, avec une cotisation annuelle de 60 Francs en 1891, passant à 100 Francs en 1908. Si des améliorations ont été apportées, notamment l’installation d’un téléphone en 1891, les premières années furent aussi marquées par des défis. Des polémiques sur les dépenses, le prix et la qualité des fournitures ont eu lieu, et des soucis comme le manque d’eau chaude pour les douches étaient fréquents. Malgré ces aléas, le nombre d’escrimeurs augmentait, passant de 40 en 1897 à 72 en 1901. Le Cercle militaire organisait des rencontres fréquentes, dont un assaut annuel en 1894 avec 1000 cartons d’invitation et 200 invitations supplémentaires pour les dames.
L’installation place Saint-Augustin
Un tournant majeur survient en 1927. Le Cercle National des Armées absorbe le Cercle de garnison, entraînant la deuxième installation de la salle d’armes au 8, place Saint-Augustin. Ces locaux, situés au premier sous-sol, avaient été prévus par une loi du 16 avril 1924. Après les affres de la guerre, notamment l’occupation allemande qui a forcé la salle à déménager temporairement rue Blanche, les activités ont repris leur cours habituel. La salle a vu défiler de nombreuses personnalités, dont des présidents marquants comme les généraux Gourbeaud et Costes, ou des maîtres de renom comme Samson Dodivers. Des événements sportifs notables, comme le challenge de Bâle remporté en 1937 par le capitaine Coutrot, le lieutenant Dulieux et le lieutenant Ferri, ont jalonné cette période.
L’arrivée des femmes dans l’escrime
À partir des années 1960, la salle d’armes, toujours en prise avec les évolutions de la société, a commencé à intégrer des femmes escrimeuses dans ses rangs, marquant une évolution significative dans l’histoire de l’institution. Cette inclusion a non seulement enrichi la diversité des membres, mais a également apporté une nouvelle dynamique et des succès sportifs notables.
Programmes et initiatives actuels
Aujourd’hui, la salle d’armes du Cercle National des Armées est une association régie par la loi de 1901. Elle est ouverte à toutes et à tous comme club d’escrime et de culture physique. Pour l’exercice 2023-2024, elle comptait 270 membres, et accueille de nombreux jeunes, des poussins aux cadets, perpétuant ainsi une tradition séculaire de l’escrime à Paris. En 2025, plus de 300 inscrits (adultes et enfants) croisent le fer toute la semaine.
La salle propose une variété de programmes pour attirer et former de nouveaux membres, incluant des cours pour les jeunes, des compétitions régulières, et des événements sociaux qui renforcent l’esprit de communauté. Les initiatives pour attirer de nouveaux membres incluent des stages d’initiation, des démonstrations publiques (notamment l’été et/ou pendant les périodes olympiques), et des collaborations avec des écoles locales pour promouvoir l’escrime comme un sport accessible et enrichissant.
La salle d’armes du Cercle National des Armées continue de perpétuer un héritage riche et varié, tout en s’adaptant aux évolutions modernes pour rester un pilier de l’escrime à Paris.
1992 : Plaquette du Centenaire de la Salle Armes 1892-1992
M9 (Les Mousquetaires): enfants nés en 2017 et 2018
M11 (Les Hoplites) : enfants nés en 2015 et 2016
M13 (Les Kerns): jeunes nés en 2013 et 2014
M15 (Les Cadets) : jeunes nés en 2011 et 2012
Note : le « M » correspond à « Moins de ». La salle d’armes du Cercle militaire propose à ses jeunes escrimeurs ses propres catégories pour les plus jeunes escrimeurs. Il ne s’agit pas des dénominations officielles de la FFE mais cela rend l’ambiance du club plus sympathique !
Au sein du Cercle National des Armées, vous croiserez des tireuses et tireurs de tous les âges. L’ escrime est certes un sport dynamique, nécessitant réactivité et explosivité. Mais, c’est aussi un sport qui requiert de l’analyse, de la précision et de la technique, des qualités qui se développent avec l’expérience. Les fougueuses jeunes générations ont bien des choses à apprendre de leurs aîné(e)s, et les gagnants ou gagnantes ne sont pas toujours celles et ceux que l’on croie…
Cette diversité générationnelle est aussi une source d’enrichissement collectif et personnel. Notre salle d’armes réunit en un même lieu des tireurs et tireuses qui, de par leur âge et leur parcours, ne se seraient probablement jamais croisés ailleurs que sur la piste, et, bien au-delà de l’escrime, ce sont des amitiés improbables qui peuvent se nouer en croisant le fer.